La phobie scolaire encore trop incomprise…

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Pourtant, tant de solutions existent !

La phobie scolaire, de l’absentéisme inquiétant à l’enfermement dans sa chambre, volets fermés. Que répondre à ces parents qui craignent même pour la vie de leur enfant. Si la dépression s’installe, elle est sournoise. Combien d’enfants vont à l’école la peur au ventre. Tics, énurésie, encoprésie, sommeil dévasté… le tableau clinique est vaste. Sans compter les comportements addictifs ou de prises de risque.

Et si pour tout enfant, ces états sont difficiles à vivre, chez l’enfant HP qui ont cette sensibilité exacerbée qu’on leur connait, tout peut se compliquer très vite ! Voici à travers notre expérience quelques grands traits, petites parts de processus qui peuvent mener votre enfant à ces difficultés.

Perte de confiance en l’école : L’école est un lieu d’apprentissage où la curiosité intellectuelle doit être nourrie.

  • Si l’école ne nourrit pas ses espérances, l’enfant s’ennuie et se désinvestit.
  • Inoccupé intellectuellement, il ne se construit plus, se nourrit du négatif et s’en fait sien.
  • Les notions sont « découpées », « morcelée », « saucissonnées »et perdent leur intégrité ; l’enfant a besoin de « com-prendre » la logique des choses.
  • Lorsque l’enfant trouve plus de réponses à la maison, dans les livres, par internet, l’école perd son rôle premier et sacré…
  • L’enfant Haut Potentiel déteste la répétition, surtout lorsqu’il pense avoir compris mais il ne consolide pas…
  • La rupture sociale s’installe insidieusement et même les activités extrascolaires sont touchées par l’abandon.

Perte de confiance en lui : la confiance en soi est le terreau de tout apprentissage !

  • L’intelligence facilité la compréhension mais, trop rapide, il automatise peu et la performance baisse.
  • Étiqueté « surdoué », on attend de l’enfant Haut Potentiel qu’il soit performant mais on appose un poids sur ses épaules !
  • Le saut de classe accélère la scolarité mais l’élève est mis en porte-à-faux, des bases sont sautées, il y a une rupture dans les apprentissages.
  • Le redoublementde l’enfant Haut Potentiel est l’échec assuré, il le vit comme la preuve de son incompétence…
  • Lorsque l’enfant compenseun trouble, son intelligence est dévolue à combler le défaut, d’où échec…
  • La remise en question : L’intelligence n’est pas présomptueuse, la tendance sera toujours à la dévaluation.

Perte de confiance en l’adulte :

  • L’adulte admiratif, trop…: et la barre est placée trop haute, et l’enfant ne pourra se juger à la hauteur.
  • Les phrases interdites avec le HP: Étonnamment, au premier degré, mais une acuité de la justice fine !
  • Perméabilité au social: une ambiance négative sera absorbée, et ne peut aider un HP.
  • L’exemplarité: le HP ne comprend pas pourquoi il aurait à respecter ce que l’adulte ne respecte pas.

Solutions actuelles :

  • Plans école publique : PAP, PPS… peu concluants.
  • Déscolarisation partielle: Tellement difficile de raccrocher, de reprendre le rythme. Le programme passe.
  • Déscolarisation totale: Et la différence avec les autres est réalisée, totale, définitive.
  • Les parents prennent la scolarité en main: Ce n’est pas leur rôle, et cela finit souvent par être envahissant.
  • Scolarisation au CNED : Pour des jeunes sans autonomie ou organisation, seul, c’est un calvaire.
  • Hôpital de jour : la scolarité n’est plus prioritaire, alors que le cerveau d’un HP a besoin de « fonctionner »…

Quelques-unes des réponses Cyrano à ces problèmes spécifiques :

Fruits de nos 15 années d’expérience auprès de ces enfants et de leur famille…

Des cours de Culture générale : Pour redonner le goût d’apprendre, reprendre confiance en ses capacités.

La curiosité intellectuelle d’un enfant est un trésor qu’il faut savoir ménager et entretenir. Les questions posées sont toujours plus importantes que les réponses apportées. Il faut nourrir l’enfant avec amour de l’échange du savoir. Même ceux qui ont le plus souffert ont toujours une petite flamme qui persiste, à nous de la trouver.

Exemples : archéologie, dinosaures, astronomie, électronique, programmation, écologie, droit, économie…

Un milieu protecteur, familial : Effectifs réduits, une équipe soudée, un psychologue rattaché à l’établissement.

Tous les adultes entourant l’enfant se doivent de faire équipe. Famille et professionnels… Une équipe investie, un psychologue pour observer l’enfant en groupe. L’adulte comme référent, doit savoir se remettre en question, doit savoir guider, accompagner, échanger. Même l’enfant qui a subit la rupture sociale doit se sentir bien, dans Son École.

Exemples : Tutoiement de mise, apprentissage du respect, une équipe très proche, pour « brancher le cordon » …

Des cours de philosophie à tout âge : Parce que les yeux d’enfants sont toujours en découverte, rien n’est évidence, ni opinion.

Le questionnement, la recherche de problématique, en dégager les enjeux, tenter de répondre, tout cela est un jeu. Le Haut Potentiel aime conceptualiser, et la philosophie en est la méthode ultime ! Les jeunes (Hors terminales, qui la craigne par l’aura qu’elle émet) aiment se laisser aller dans la philosophie, jongler avec les mots et les concepts.

Exemples : Tant les techniques de commentaire, que de dissertation, distillées pendant les cours…

Enseigner les intitulés des programmes : Vision globale, sur plusieurs années, de l’enseignement d’une discipline !

Parce que l’enfant HP aime se situer, il faut lui offrir ces repères qu’est l’enseignement d’une matière sur le long terme. Sans oublier son existence, ses apports (« À quoi ça sert ? »), et même la manière dont elle est construite. D’ailleurs les Hauts Potentiels réagissent très bien aux discours épistémologiques. Types des sciences, types de raisonnement…

Exemples : Sur le collège, le programme d’histoire devient logique si l’on comprend les quatre ans…

Enseigner la table des matières : Vision globale, sur l’année, de l’enseignement d’une discipline !

Certaines matières sont très logiquement construites, d’autres méritent un remaniement plus global, mais il faut offrir une logique de construction à l’élève, qu’il sache où il en est, et si le plan d’enseignement sur l’année est programmé à la semaine près. Il ne doit jamais perdre ses repères. Chaque table des matières est une histoire !

Exemples : La philosophie de terminale est un excellent exemple, allant du Sujet au Bonheur, quel chemin initiatique !

Des cours de méthodologie : Savoir différencier le travail pour chacune des matières, et se connaitre sur le plan cognitif.

Il est dommage d’attendre la première année de fac pour trouver des cours de méthodologie. Comment prendre des notes, faire des fiches, apprendre une leçon, s’organiser pour faire ses devoirs, lire un énoncé. Savoir comment l’on fonctionne sur le plan cognitif, savoir se servir de son intelligence, de ses mémoires…

Exemples : Des petits tests établissent quel type de mémoire est la plus performante pour chacun des élèves.

De l’explicite, pas de l’implicite : Rien ne doit être pris comme évident, car rien ne l’est, axiome vs postulat !

Un Haut Potentiel ne peut accepter ce que l’adulte lui donne comme être une convention, un postulat. Sur le plan épistémologique, une science, par exemple, est une modélisation. Une théorie repose sur une axiomatique qui a été posée. Pour qu’un Haut Potentiel l’accepte, il faut lui expliquer à quels besoins répond ce choix axiomatique.

Exemples : En géométrie euclidienne, la somme des angles d’un triangle est 180°, ce n’est pas un démontrable !

De l’épistémologie et de l’herméneutique : Fonctionnement cognitif et science de la connaissance, même combat.

Les Hauts Potentiels ont besoin de donner une consistance épistémologique à chaque type de science. Étonnamment, leur fonctionnement est en pleine corrélation avec ce domaine de la philosophie. Sur le plan artistique, ils ont besoin de cette dimension herméneutique et pouvoir se réapproprier leur vision de ce monde.

Exemples : La science est une modélisation, pas une explication, de le savoir, cela rassure le Haut Potentiel !

Des cours complets : Personne n’a une culture sans manques, personne n’a une culture sans pics !

Un cours doit être considéré verticalement (sur plusieurs années de programme) et horizontalement (en relation avec les autres matières). Un enseignant ne doit jamais partir du principe que l’élève a des acquis. Surtout les Hauts Potentiels, possèdent des pics impressionnants dans leur culture, mais des creux abyssaux dans les bases.

Exemple : En 3e, un cours sur les équations ira des « équation à trous » de CM jusqu’aux exp et ln de terminale !

Chaque notion est un ensemble intègre : L’on ne peut découper certaines notions sur plusieurs années.

Un Haut Potentiel a besoin autant d’une vision microscopique (pureté de la notion) qu’une vision macroscopique (unité de la notion). Une notion éclatée sur plusieurs année perd de sa teneur, de sa consistance. L’on a besoin de présenter un ensemble logique aux Hauts Potentiels, comme à tout le monde d’ailleurs.

Exemple : En français, en analyse, l’enfant a besoin de connaître la totalité des catégories, et pourquoi ces catégories !

Des interrogations types : Résoudre l’impression de « déjà vu », réparer les acquis des bases, en redonnant une chance !

Savoir démontrer aux Hauts Potentiels que la répétition peut être salvatrice. Une interro type est un but à atteindre. Le programme de la notion dans sa totalité sous forme d’une synthèse stéréotypique. L’élève, d’interro en interro, va gagner en score exercice par exercice. Entre deux interros, cours et correction… Il se voit progresser !

Exemple : En math de Brevet : présenter sur une seule interro les treize types d’équations qu’il faut savoir résoudre !

La possibilité d’un « sas » social : Certains jeunes ont tant souffert qu’ils ne peuvent être dans le scolaire dès leur arrivée.

Il faut, avant de l’asséner de scolaire, lui laisser poser « ses bagages ». L’enfant a besoin de prendre ses marques, ses repères, donc avoir le temps d’observer pour trouver sa place. Il ne faut pas avoir peur du retard cumulé, car lorsqu’il sera prêt, le scolaire à rattraper ne sera qu’une formalité en rapport avec le confort de vie gagné.

Exemples : Certains ont besoin de pouvoir sortir d’un cours, tel un SAS de décompression, un protocole est mis au point.

La « déstratification » des tâches : Certains Hauts Potentiels compensent des troubles, d’où diminution de la fenêtre attentionnelle.

Beaucoup de Hauts Potentiels n’ont pas un développement harmonique. Écriture, lecture, ne sont pas au niveau de leur intelligence, les troubles « dys ». Lorsqu’ils compensent, ils utilisent leur intelligence et beaucoup d’énergie, manque de performance, d’où image de soi négative. Chaque tâche est alors différentiée et les notes sont fonction.

Exemples : Une interro de leçon pure : l’écriture, l’orthographe ne seront pas pris en compte, car c’est la leçon qui importe.

Stéphan Bousquet

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